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2019 restera une année marquée par une nette augmentation des incendies à bord des navires porte-conteneurs, puisque 9 feux en mer majeurs ont été répertoriés, contre un seul en 2018. Une situation lourde de conséquences, qui exige une réaction de la part de la communauté du transport maritime.

Les feux de conteneurs ne sont pas une rareté. Il se produit en moyenne un incident tous les 60 jours, affirme un article de l’assureur Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS), citant des données de TT Club. Fait nouveau en revanche, selon Allianz : une aggravation des sinistres, en particulier liée à la difficulté d’adapter les moyens de lutte contre le feu et à la complexité des sauvetages à bord des méga porte-conteneurs de nouvelle génération (même si ces derniers ne sont pas seuls en cause, loin s’en faut, comme le montrent les derniers incidents majeurs). "Les assureurs avaient mis en exergue ce risque grandissant ces dernières années, et malheureusement, la prévision s’est révélée juste. Il s’agit désormais d’une tendance grave et préoccupante. Nous menons des discussions avec l’industrie du transport maritime, mais il reste encore des étapes à franchir pour s’attaquer véritablement au problème", estime dans ce même article le capitaine Rahul Khanna, Global Head of Marine Risk Consulting chez AGCS.

L’enjeu est important. Cette situation est en effet lourde de menaces en termes de vies humaines, mais aussi en termes d’impact économique et environnemental. Le risque d’une envolée relative des primes d’assurance est bien réel, dans un marché déjà sous pression puisque les compagnies maritimes sont quasiment toutes confrontées à des problèmes d’équilibre financier.

Les matières dangereuses sont au cœur du problème

La communauté maritime commence à prendre le problème à bras le corps. Au mois d’octobre, l’Union internationale des assureurs maritimes (IUMI), en collaboration avec l’État du pavillon allemand, a demandé le soutien d’autres États et d’autres parties prenantes pour que la question des incendies à bord des navires figure à l’agenda 2020 de l’Organisation maritime internationale (OMI). En 2017, l’IUMI avait publié un rapport assorti de recommandations, qui pourra servir de base pour une proposition de l’OMI.

Concernant les matières dangereuses, souvent à l’origine de sinistres, le CINS (Cargo Incident Notify System) vient par ailleurs de publier un guide des bonnes pratiques d’arrimage des conteneurs de matières dangereuses, misant ainsi sur une démarche pédagogique.

Bien que les enquêtes ne soient pas publiques, on sait en effet d’après les premiers constats que ces feux trouvent souvent une origine commune à l’intérieur même des conteneurs. Certains chargeurs se montrent manifestement peu scrupuleux de la réglementation SOLAS/IMDG en vigueur.

Voici quelques points clef à retenir du document du CINS :

* Toute marchandise enflammée ne pouvant pas être éteinte par adjonction de CO2 ou par lance à eau doit être systématiquement être chargée en pontée.

* Les quantités limitées doivent être redéfinies, et mieux appréhendées dans les empotages.

* La classe 9 (articles et substances dangereuses diverses) doit être redéfinie, car cette rubrique devient beaucoup trop "fourre-tout".

* La classification croisée entre la classe de marchandise dangereuse (IMDG) et l’emplacement à bord (RZ de 0 à 5) doit être appliquée à la lettre pour une optimisation du risque nautique (voir p.8 du document du CINS).

pour memo, Les principaux incendies en 2019

- 3 janvier : Yantian Express (navire de 7.500 EVP de la compagnie Hapag-Lloyd)

- 31 janvier : APL Vancouver (navire de 9.600 EVP opéré par APL)

- 13 février E.R. Kobe (porte-conteneur de 5.700 EVP

- 10 mars : Grande America (navire Con-Ro)

- 24 mai : KMTC Hong Kong (porte-conteneur de 1.585 EVP de la compagnie sud-coréenne KMTC)

- 9 août : APL Le Havre

 

La Team EXPRESS'I.O.N.

 

Cet article est extrait du blog UPPLY, rédigé par Jérôme de Ricqlès

 

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